Chapitre II

— CH4, cela vous dit-il quelque chose, commandant Morane ?

La question, posée ex-abrupto par Jacques Lamertin, surprit Bob, et ce fut quasi-instinctivement qu’il répondit :

— Si je ne m’abuse, c’est là la formule du gaz méthane, ou protocarbure d’hydrogène…

Lamertin sourit finement, avec un éclair de satisfaction dans le regard.

— Quitte à avoir l’air d’un interrogateur de lycée vous mettant sur la sellette, dit-il encore, je voudrais également vous demander si vous savez où l’on trouve ce méthane dans la nature.

— Dans les marais et les cimetières, répondit Bob, où, en se dégageant des matières organiques en décomposition, ce gaz s’enflamme au contact de l’air pour former les feux follets. On le rencontre également, sous forme de grisou, dans les charbonnages. Aussi dans les régions volcaniques… Mais je ne vois pas très bien…

— Vous allez comprendre tout de suite vous ai-je dit…

L’infirme actionna un commutateur électrique fixé à sa table de travail, et la grande carte du Centre Afrique, peinte sur verre dépoli, s’illumina par transparence. Lamertin désigna une large tache bleue, en forme de 8, au milieu de la carte, et qui devait représenter un lac.

— Voici le lac M’Bangi, fit-il, avec sur ses bords la ville moderne de Bomba. Tout autour, s’étend une des régions les plus volcaniques du globe. On y a dénombré quelque quinze cents cônes de diverse importance et dont beaucoup, comme le volcan Kalima, situé au bord même du lac, sont encore en activité. Toute cette région est le fief de la C.M.C.A. (Compagnie Minière du Centre Afrique), dont je suis à la fois le principal actionnaire et administrateur.

Morane ne put s’empêcher de sourire.

— Je commence à y voir clair, dit-il. Ce « Nous », par lequel vous avez fait débuter votre lettre, représentait la C.M.C.A. et, par votre intermédiaire, c’est avec elle que je suis en train de traiter pour le moment…

— Tout juste, commandant Morane. Mais permettez-moi de continuer mon exposé… Lorsque l’Administration du Centre Afrique décida d’industrialiser la région de Bomba, elle fit appel à nous pour trouver la force motrice nécessaire au fonctionnement des nouvelles usines. Là commencèrent les difficultés. La contrée, ne comprenant aucun cours d’eau important, ne permettait guère la construction de barrages indispensables à la production de courant électrique à haute tension. D’ailleurs, cette solution aurait nécessité des travaux de très longue haleine, et l’Administration voulait, à tout prix, accélérer son effort d’industrialisation. Une petite centrale électrique avait déjà été construite sur la rivière Lundi, qui se jette dans le lac M’Bangi, mais sa production se révélait nettement insuffisante. D’autre part, le charbon manquait et devait être amené de fort loin, ce qui grevait son prix de revient dans des proportions extravagantes.

« Nous en étions donc à nous demander où nous allions découvrir la force motrice nécessaire, et nous allions nous avouer vaincus, quand un de mes amis, le professeur Packart, féru de zoologie, étudiant à ses moments perdus la faune ichtyologique du lac, s’avisa que celui-ci renfermait dans ses profondeurs d’immenses réserves de méthane et d’hydrogène sulfuré en solution. Tout de suite, Packart émit l’idée que ce méthane pouvait nous fournir l’énergie cherchée, et cela relativement à bon compte. L’extraction en serait, en effet, extrêmement simple et pourrait se révéler d’un rendement continu. D’autre part, des estimations poussées nous permirent d’évaluer la réserve de méthane contenue dans les eaux du lac à environ un demi-milliard de dollars[1].

« Avec l’accord de l’Administration, nous entreprîmes donc, dans le plus grand secret, nos premières tentatives d’extraction. Tout se mit alors en travers de nos plans. Des sabotages, qui coûtèrent la vie à plusieurs de nos employés, vinrent détruire nos installations. Nos ingénieurs furent attaqués nuitamment par des inconnus et molestés. Finalement, les tribus guerrières de la région, venues pourtant à la paix depuis un bon nombre d’années, furent dressées contre nous par nos mystérieux ennemis. La panique gagna nos collaborateurs. Nos travailleurs, européens et indigènes, commencèrent à déserter. La situation devenait réellement catastrophique car notre mandat touchait à sa fin et, devant les événements, l’Administration coloniale menaçait de ne pas nous le renouveler. Cloué dans ma chaise à roulettes, j’enrageais, comme vous le pensez bien. Ah, si j’avais eu mes jambes de jadis ! Je serais parti pour le Centre Afrique, m’y serais démené comme un beau diable et aurais sans doute réussi finalement à démasquer nos agresseurs. Au lieu de cela, je me voyais condamné à l’impuissance, à attendre un miracle qui, sans doute, ne viendrait pas. De guerre lasse, j’envoyai deux enquêteurs à Bomba. Des hommes énergiques et intelligents. Un beau matin, les eaux du lac rejetèrent le cadavre de l’un d’eux et, une semaine plus tard, le second était assailli à la faveur de la nuit et laissé pour mort sur le terrain. Les choses en étaient là, lorsque je pensai à vous…

— L’ingénieur possédant des notions de chimie, de géologie, de volcanographie… ET NE CRAIGNANT PAS LES COUPS DURS, ironisa Morane. Somme toute, plus qu’un ingénieur, c’est un homme de main que vous cherchez.

Lamertin secoua la tête.

— Vous vous trompez, fit-il. Si j’avais voulu seulement d’un homme de main, je ne serais pas allé vous chercher. On en trouve partout dans le ruisseau. Il suffit de se baisser… Non, ce que je cherche, c’est, certes, un gaillard n’ayant pas froid aux yeux, mais aussi intelligent et honnête, incapable de se laisser acheter par l’adversaire et possédant assez d’énergie pour persévérer jusqu’au bout de sa tâche malgré toutes les intimidations.

— Mais pourquoi m’avoir choisi, moi parmi tant d’autres ? demanda doucement Morane. Vous ne me connaissez même pas…

— Si, je vous connais, commandant Morane. Je vous connais à travers vos aventures et vos livres. En vous je me retrouve, car moi aussi, dans ma jeunesse, j’ai roulé ma bosse un peu partout et, notamment, comme vous, en Nouvelle-Guinée et au Brésil. Au cours de la première guerre mondiale, je fus pilote de chasse, tout comme vous le fûtes pendant la seconde. Plus tard, mon père, en mourant, m’a laissé cette lourde charge de la C.M.C.A. Quand l’infirmité m’eut cloué sur cette maudite chaise, j’ai dévoré les récits de vos aventures et, finalement, je me suis dit : « Voilà l’homme qu’il me faut envoyer à Bomba ! » Si vous vous y rendez, ce sera un peu comme si moi-même j’y allais. Comme vous le voyez, mon cher commandant Morane, mon choix fut surtout guidé par des raisons sentimentales…

Bob ne répondit pas tout de suite. Du regard, il sondait le visage de son interlocuteur. Celui-ci, il le savait, ne mentait pas. Dans ses yeux, Morane pouvait même lire un sentiment d’admiration à son égard et, de la part d’un homme comme Lamertin, que l’on devinait ciselé dans l’airain le plus dur, ce sentiment était flatteur. L’infirme voyait en Morane l’homme que lui-même aurait sans doute voulu être si la fortune et les obligations commerciales ne l’en avaient empêché. Et Bob se sentit soudain très près de ce vieillard qui, malgré sa richesse, reconnaissait tacitement avoir raté en partie son existence.

— Je voudrais bien accepter votre proposition, fit Morane, mais…

D’un geste de la main, Lamertin l’interrompit.

— Mais elle ne vous tente pas, n’est-ce pas ? Vous ne trouvez aucune poésie dans l’industrialisation du Centre Afrique. Avec votre tempérament, vous seriez même plutôt tenté de vouer tous les colonisateurs aux diables de l’enfer. Je vous comprends car, jadis, j’aurais réagi comme vous. Voilà pourquoi je vous demande encore une fois de m’aider. J’ai gâché une partie de ma vie. Si la C.M.C.A. croule, je l’aurai alors gâchée tout entière…

Bob ouvrit la bouche pour parler, mais Lamertin l’en empêcha encore.

— Non, commandant Morane, ne me répondez pas tout de suite. Réfléchissez jusque demain. Ainsi, ni vous ni moi n’aurons à regretter une décision trop hâtive. Mon chauffeur va vous reconduire chez vous. J’attendrai votre coup de téléphone…

Morane se leva lentement, fit le tour de la table et alla serrer la main de Lamertin.

— Ce sera comme vous le désirez, dit-il. Je réserverai ma réponse jusque demain. Cependant, je ne vous promets rien…

— Ne vous engagez pas envers moi sans avoir mûrement réfléchi, fit encore Lamertin. Je ne vous ai pas caché que l’aventure comportait des risques. Beaucoup de risques…

 

*
* *

 

Quand Morane se retrouva dehors, il faisait déjà nuit. Dans la Rolls qui le reconduisait chez lui, il se mit à songer à la proposition de Lamertin. Ce dernier venait de lui offrir la chance de retrouver ces pays chauds dont, tout à l’heure encore, il rêvait. Pourtant, dans les circonstances exposées par Lamertin, le climat de Bomba se révélerait justement trop « chaud ». Deux enquêteurs de la C.M.C.A. avaient déjà subi un mauvais sort. Un troisième ne serait sans doute pas épargné davantage.

À vrai dire, ce n’était pas ces dangers qui faisaient hésiter Bob. À de nombreuses reprises, au cours de sa carrière aventureuse, il avait risqué sa vie, et il ne craignait pas de regarder la mort en face. Pour cela cependant, il lui fallait des raisons valables et il n’en découvrait aucune dans l’industrialisation du Centre Afrique, guère plus d’ailleurs que dans la sauvegarde des intérêts de la C.M.C.A. Pourtant, il y avait Lamertin. L’infirme avait tout de suite plu à Morane, qui n’était d’ailleurs jamais parvenu à refréner totalement ses engouements. S’il décidait finalement de partir pour Bomba, ce serait pour aider Lamertin à triompher, et pour aucune autre raison…

La voiture déposa Morane quai Voltaire, et il grimpa directement à son appartement. Mais, à son grand étonnement, quand il tourna le commutateur, aucune lumière ne s’alluma dans son salon-bureau. « Allons bon, songea-t-il, encore une lampe de brûlée. Ce ne peut être une panne générale puisque la minuterie, dans l’escalier, fonctionne… » Puis, il songea que la suspension comportait trois lampes et qu’elles ne pouvaient se trouver hors d’usage toutes trois en même temps. Mais cette constatation venait trop tard. Près de lui, dans les ténèbres, quelqu’un bougea. Bob reçut un coup violent à la base du crâne et plongea en avant.

Quand il se redressa, quelqu’un lui braquait le faisceau d’une puissante lampe électrique en plein visage. Il cligna des yeux et tenta de se redresser ; un nouveau coup l’atteignit au même endroit que précédemment et le rejeta sur le plancher.

À demi-inconscient, Morane tenta de discerner ses agresseurs. Mais, en partie aveuglé par la lampe, il ne pouvait discerner que six pieds. Ses adversaires étaient donc au nombre de trois. Pendant un instant, il eut envie de se dresser d’un bond et de se lancer à corps perdu dans la bagarre. Pourtant, il comprit vite qu’il ne pourrait avoir le dessus. Il ne voyait pas ses adversaires tandis qu’eux le voyaient. En outre, ils étaient plusieurs et lui seul et déjà fort mal en point.

— Qu’est-ce qui vous prend ? demanda-t-il. Si c’est à mon argent que vous en voulez, vous pouvez toujours repasser…

Un des hommes se mit à rire. Un rire discret de gentleman.

— Vous vous méprenez sur le but réel de notre visite, commandant Morane, dit une voix douce. Nous voulons seulement savoir ce que vous êtes allé faire chez Jacques Lamertin.

C’était donc cela. Les mystérieux ennemis de la C.M.C.A. s’étaient déjà lancés sur sa piste. Malgré sa situation précaire, Bob ne put s’empêcher de narguer ses adversaires.

— Pourquoi ne pas aller le demander à Lamertin lui-même ? Mais sans doute ne tenez-vous pas à faire connaissance avec les griffes et les crocs de Poucette.

Le rire discret retentit à nouveau.

— Il est inutile de tenter de gagner du temps, commandant Morane. D’ailleurs, je sais quelle proposition Lamertin vient de vous faire. Vous êtes ingénieur, et il a grand besoin d’ingénieurs à Bomba depuis la défection d’une partie de son équipe. Maintenant, laissez-moi vous donner un bon conseil…

— Dites toujours…

— Refusez l’offre de Lamertin. N’allez pas à Bomba, sinon…

— Sinon ?…

L’homme à la voix douce ne répondit pas. Un objet allongé, que Morane reconnut comme étant le bout d’une canne, entra dans le cercle de lumière. Il y eut un léger déclic, et une lame étroite et brillante, longue comme la main, jaillit de la canne.

— J’espère que vous aurez compris l’allusion, dit encore l’homme à la voix douce.

La lame pointa, menaçante, vers la gorge de Bob.

— Surtout, commandant Morane, n’acceptez pas l’offre de Lamertin. Ceci sera mon premier et dernier avertissement.

Un nouveau déclic, et la lame rentra à l’intérieur de la canne. Presque en même temps, deux des pieds contournèrent Morane, qui songea aussitôt :

« Si je recevais un nouveau coup de matraque, cela ne m’étonnerait guère ». Il perçut comme un léger courant d’air dans sa nuque, et il eut l’impression qu’un poids énorme le heurtait à la base du crâne.

 

Quand Bob reprit ses sens, une obscurité totale régnait dans la pièce. Dans une demi-conscience, il prêta l’oreille, essayant de discerner une présence à ses côtés, mais aucun bruit, si ténu fut-il, n’attira son attention. Il se traîna alors vers son bureau et, à tâtons, alluma la lampe orientale qui y était posée. La lumière crue lui sauta au visage comme un chat en colère et l’obligea à fermer les yeux. Au bout d’un moment, il les rouvrit et se releva en se massant la nuque.

— Tu as reçu une fameuse raclée, mon vieux Bob, murmura-t-il. Pourtant, je connais quelqu’un qui ne l’emportera pas au paradis.

Il n’y avait pas de colère en lui, mais seulement un esprit de revanche.

Une demi-heure plus tard, après s’être soigneusement douché et avoir avalé plusieurs cachets d’aspirine, il appela Jacques Lamertin au téléphone et, en quelques mots, lui fit part de l’agression dont il venait d’être victime.

— Je vous avais prévenu du danger, fit Lamertin. Ces gens-là ne semblent reculer devant rien pour arriver à leur but. Mais quel est ce but ? Là est la question…

Il se tut pendant un instant, puis reprit :

— Je suppose, après ce qui vient de se passer, que vous allez cette fois refuser carrément mon offre…

— Au contraire fit Bob. Cela me décide à accepter. J’ai toujours détesté recevoir des coups sans les rendre. Et puis, à présent, ma curiosité est éveillée. Je voudrais, tout comme vous, savoir ce que ces gens-là ont derrière la tête. Ils m’ont l’air trop inquiets pour être honnêtes. Pour cela, rien d’autre à faire que d’aller à Bomba. J’y rencontrerai peut-être l’homme à la voix de miel…

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